Stéphane BERNARD - 1904-1982 | ||
Nombreux sont
ceux qui pourraient lui rendre hommage, mais la qualité première de Stéphane
BERNARD était de servir dans la discrétion; ils sont donc nombreux à ne
pas savoir qu'ils lui doivent beaucoup. Alors c'est au nom de tous ces anonymes
et grâce à "inmemoriam.fr" que cet hommage est désormais possible. |
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En ce début
du XXe siècle, le transport fluvial est important; Mr et Mme BERNARD sont
bateliers et naviguent sur les canaux du nord de la France transportant
sur leur péniche des marchandises diverses. C’est sur cette péniche que
Stéphane voit le jour le 15 Avril 1904.
Il grandit sur la péniche familiale, allant à l’école lorsque c’était possible, changeant d’école constamment en fonction des chargements obtenus à la bourse fluviale, pour des destinations toujours différentes. Ces conditions particulières n’empêchent pas une écriture élégante dans un français parfait et sans fautes d’orthographe. Il se maria à Rouen en 1928 avec Marguerite DOISNEL. Le couple donna naissance à Monique en Février 1930. Marguerite décède en 1963, à l’age de 50 ans. Il effectuera son service militaire dans l’armée de l’air où il restera quelques années, apprenant à piloter puis rejoignit le Maroc, alors colonie Française. Sa carrière professionnelle sera tournée ensuite vers le commercial puis il créa son entreprise de fabrication de chaises et tables en « Tubes », grande évolution qui meuble outre les cuisines des français, l’administration et les écoles dans lesquelles on peut encore aujourd’hui y trouver des vestiges. |
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A la déclaration de guerre en 1939 il n’est pas mobilisé, mais lorsqu’il entend l’appel du 18 juin 1940 lancé par le Général de Gaulle naît en lui la conviction qu’il faut se rallier et organiser la résistance pour combattre dans l’ombre. C’est ce qu’il fera jusqu’à la libération, avec deux autre amis, Jean VALOGNES, et Lucien MARIE. Rouen occupée, désolée, pouvait compter sur ceux qui n’acceptaient pas. |
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Dans une
totale discrétion il active un réseau fort actif, déjouant l’ennemi, favorisant
les évasions, cachant les alliés parachutés, désorganisant les services
postaux pour intercepter les courriers de dénonciation,…etc. De nombreuses
personnes doivent leur salut sans le savoir à ce réseau si bien organisé.
L’attitude de certains rouennais lors de la libération, se découvrant « résistants » et volant au secours de la victoire, l’ont profondément déçu. Il ne voulu parler de ses activités résistantes, ne sortant de son silence que pour les commémoration officielles. Gaulliste convaincu, il restera fidèle au Général toute sa vie. Militant acharné, son combat pour faire gagner ses idées sera constant jusqu’au référendum qui amènera de Gaulle à partir. Ce qui fut un choc pour Stéphane, et qui restera une douleur au fond de son cœur. Après s’être remarié dans les années 60, il quitte Rouen pour Caen où il résidera une dizaine d’années avant de se retirer dans le Sud-Est à Antibes, où il vécut une retraite heureuse. Sa constitution physique solide lui permettra de ne connaître la maladie qu’un mois. Celle-ci le foudroya à l’age de 78 ans. Croyant et catholique pratiquant, il contemple désormais le visage de Dieu. |