Chez les protestants la cérémonie
des obsèques souvent appelée enterrement, se déroule
généralement au temple. Une cérémonie a également
lieu au cimetière lors de la mise en terre du cercueil.
Quelle est la différence entre obsèques et service funèbre?
Les obsèques sont le respect et l'hommage rendu au mort. Le service
funèbre comporte la mise en bière du corps et son déplacement
de la maison à l'église et au cimetière.
Suite au décès d'un homme ou d'une femme est organisé
un rituel d'enterrement. Chez les chrétiens, le défunt est
remis à Dieu lors d'un culte qui est destiné à rassembler
les survivants. Ainsi le culte n'est pas rendu au défunt mais permet
aux vivants d'écouter la Parole de Dieu, celle de l'amour dépassant
la mort. Les églises protestantes disposent en effet chacune de
leur liturgie pour le service funèbre.
C'est au moment de l'écoute de la prédication que l'on peut
se rendre compte que l'Eglise est présente surtout pour les vivants
dans le deuil, qu'elle veut les accompagner et les entourer de son affection
fraternelle. Jean Sébastien Bach avait composé plusieurs
morceaux destinés à accompagner la méditation et
la consolation lors d'un service funèbre, tels ces motets de BWV
220-230.
Quel est le rôle de l'Eglise dans l'accompagnement des morts à
la dernière demeure? N'est-elle pas d'une certaine façon
en concurrence avec les entreprises de pompe funèbre qui proposent
une sorte de "cérémonie personnalisée"
(écoute de musique qu'aimait le défunt, lectures de textes
profanes...) comme une prestation parmi d'autres?
Inhumé ou incinéré?
La crémation est autorisée depuis 1898 (depuis 1963 chez
les catholiques) et il semble que les protestants y recourent plus que
les catholiques. Le pasteur organise un moment de recueillement pour
la famille du défunt au crématorium. La crémation
semble être le souhait du défunt plus que celui de la famille
d'autant plus qu'après la dispersion des cendres il ne reste
pas souvenir matériel pour les survivants. Ainsi la crémation,
souvent imposée par le défunt, peut être mal vécue
par l'entourage. C'est comme si le défunt s'occupait lui même
de son enterrement alors que les rites des morts devraient être
faits pour les vivants. Danièle Hervieu- Léger dans son
analyse ( La crémation en quête de rites in: La Croix du
29.03.96) souligne que "la France n'a pas encore constitué
dans ce domaine un corps de pratiques suffisamment stabilisées
pour permettre aux familles d'affronter l'épreuve sans excès
d'angoisse.tout se passe comme si la crémation, en l'absence
d'habitudes constituées dans la durée, portait à
l'extrême le sentiment de l'absence des signes qui attestent de
la continuité de la vie et du lien social au moment même
où ceux-ci sont rompus ".
Les chrétiens ne demandent pas de service extraordinaire mais
des funérailles de plus en plus personnalisées. Les entreprises
de pompes funèbres sont amenées à présenter
une palette très large de prestations. L'incinération
ne faisant pas encore pas partie des habitudes est souvent considérée
comme un moment sans vie car il n'y pas encore de rituel bien établi
contrairement à la mise en terre dans un cimetière d'une
agglomération où l'Eglise est visible grâce au clocher.
Toutefois les protestants ne vénèrent pas le défunt
d'où l'absence du rituel d'encensement bien qu'il fasse l'objet
d'une bénédiction par le pasteur avant d'être mis
en terre. En effet c'est le pasteur qui conduit les obsèques
depuis le culte jusqu'au cimetière. L'engagement d'un laïc
présidant ce genre de cérémonie n'est pas d'usage.
Puis il accompagne la famille par des paroles et des actes de consolation.